Je me suis souvent demandé…
Il suffit qu'un chanteur nous quitte, pour que ses chansons nous reviennent immédiatement en mémoire.
Ce fut le cas pour moi lors du récent décès de Richard Anthony, notamment concernant bien sûr l'une de ses chansons les plus connues, "Quand j'entends siffler le train" mais aussi et surtout peut-être, pour une autre de ses plus belles, "Je me suis souvent demandé".
Une phrase certainement formulée plus d'une fois par chacun d'entre-nous, au cours de sa vie, au sujet d'attitudes, de circonstances, ou de situations qui tant de fois, eurent le don de nous laisser perplexe.
Richard Antony en tous cas, a très bien su choisir, lui, celles auxquelles, comme il le dit si bien en fin de couplet, "On devrait pourtant y penser".
Lors de telles interrogations, moi par exemple, je me suis souvent demandé pourquoi, en politique, les gens qui n'avaient pas gagné les élections, entraient d'office "en opposition".
En politique, on entre en opposition comme d'autres entrent en religion, (avec toutefois l'espérance d'en sortir au plus vite) !
On devient donc "opposant" avant même que le parti gagnant n'ait proposé quoi que ce soit.
Quant on est dans l'opposition c'est pour s'opposer, non ? Donc, dés le départ, on s'oppose ! Point-barre.
Pourtant, si bien sûr, les programmes proposés par les différents partis varient, d'un à l'autre, ils sont rarement diamétralement opposés, surtout dans nos communes où gauche et droite font souvent bon ménage dans les diverses équipes.
C'est pourquoi je me demande si vraiment on ne pourrait pas étiqueter, le ou les partis qui ne sont pas au pouvoir, d'une autre appellation que celle d'opposition ?
Ce ne sont pourtant pas les possibilités qu'offre la langue française qui manquent.
Pourquoi ne pas plutôt envisager des termes comme "participants", "collaborant" ou même "coopérant" ? Ou tout autre mot qui ne soit pas celui, si laid, d'opposition ; ce mot qui dit trop bien ce qu'il veut dire et ne laisse définitivement aucune place à la coopération, la collaboration ou la participation, expressions qui pourtant sont, ou devrait être, de mise entre personnes dont le but est finalement le même, la bonne gestion de l'entité.
Bon, maintenant, pour dire vrai, il m'étonnerait quand même qu'une telle proposition soit prise au sérieux. Mais pourtant, vraiment, je continue à croire qu'elle ne pourrait qu'être bénéfique et à l'origine d'une meilleure cordialité entre les différents groupes, ce qui ne pourrait être que profit pour le citoyen.
Et comme le dit si bien Richard Anthony à la fin de ses couplets…"On devrait pourtant y penser".
Jo